On peut prévenir de différentes façons. Celle qui retient notre attention aujourd’hui, est celle qui permet de prendre la mesure de quelque chose, de se prémunir soi-même en même temps que les autres contre quelque chose, en l’occurrence, de faire face à une menace qui n’en a pas toujours forcément l’air, mais qui l’est : le Risque Majeur.
C’est la prévention dans sa dimension humaniste, celle qui est faite pour sauver ou tenter de sauver, si un événement était susceptible de se produire. Elle n’est pas dans la menace, regard dur, doigt tendu, pas plus qu’elle n’est à l’opposé, dans la douceur, parfois doucereuse, voire hypocrite, quand elle enrobe ou envoûte, par la parole et le geste enveloppant. Elle est dans la vérité d’une situation, dans la réalité du raisonnement, dans la clarté d’un exposé, dans l’appel à la prise de conscience de tous, donc, de chacun. La prévention est, ici, certes, mise en garde, mais elle est surtout interpellation, investissement, implication. C’est une invitation à l’auto-responsabilité. Alors, elle décline ses arguments, dispense ses conseils – en toute humilité -, préconise ses solutions, affirme ses convictions, assume ses réalisations.
La prévention donne à réfléchir, chercher et agir sur ce qu’est réellement le contenu du Risque. C’est le point incontournable, de façon à savoir ce que seront les outils à mettre en place pour être efficace dans la vigilance, l’écoute, l’apprentissage. Et au final, c’est elle qui, si nécessaire, libèrera les acquis et les énergies pour l’action. C’est pourquoi l’individu concerné par un Risque, doit, d’abord, se mobiliser, pour se forcer, ensuite, à s’intéresser à ce phénomène. La démarche ne coule pas de source. Il doit se convaincre du fait que la prévention viendra non seulement des personnes en responsabilité sur le Risque, mais, aussi, de lui-même. Il doit être ouvert à ce qui se dit et se fait en la matière. Il doit également, chercher à savoir toujours plus ! Car tout le monde est sur le même bateau : si les spécialistes parlent et agissent dans le vide, où sera l’évolution nécessaire dans la compréhension du sujet ? Si les personnes sensées entendre, refusent d’entendre ou se désintéressent totalement de ce qui constitue, pourtant, un problème de taille, où sera l’efficacité de la lutte entreprise ou à entreprendre. Tout est lié.
C’est pourquoi, la prévention doit se déployer au maximum de ses possibilités. Il s’agit donc d’entraîner les autres dans la démarche. Il y a lieu, d’une part, de s’engager soi-même dans le combat et il y a nécessité, d’autre part, de devenir un exemple à suivre. C’est d’abord une question de volonté, renforcée aussitôt par une notion forte de bonne volonté.
Vous l’aurez compris, la prévention est l’affaire de tous. Elle est le point de départ puis le fil directeur d’une histoire humaine. Ne la laissons pas sur le côté. L’histoire pourrait tourner à l’aventure. Pas la bonne !
Bernard Sautet
Octobre 2012