Vous avez vu cette étude, selon laquelle la plongée sous-marine serait un excellent contrepoint au stress ?
Oui, un rapprochement à faire avec les techniques de la médecine hyperbare…
Comment dîtes-vous ?
La médecine hyperbare. C’est l’approche de l’utilisation médicale de l’oxygène, à une pression supérieure à la pression atmosphérique. Outre une aide précieuse à l’intervention suite à des accidents de plongée, à des intoxications aux oxydes de carbone, l’oxygénothérapie répare aussi les tissus irradiés, participe à la cicatrisation de lésions compliquées, stimule les défenses immunitaires avec la lutte contre les infections graves...
En fait, un oxygène à 100% !
Je ne voudrais pas vous embêter, mais l’air, c’est 21% d’oxygène… Même précisément, 20,95% pour 78,08% d’azote et quelques petits gaz pour 0,97%… Vous m’inquiétez…
Rassurez-vous. Il existe 23 centres spécialisés, en France. Ils savent de quoi ils parlent. Et il y en a un qui nous intéresse tout particulièrement : c’est celui de l’Hôpital Sainte-Marguerite à Marseille.
Parce qu’il est à l’ombre de la Bonne Mère ?
Pas vraiment, non… Plus simplement, parce qu’il mène, maintenant, une action auprès de victimes des attentats de Paris.
Comment en sont-ils arrivés à faire le lien ?
Un financier s’est aperçu que la pratique de la plongée, faisait baisser son niveau de stress…
Mais encore…
100% d’oxygène équivalent à une plongée de 15 mètres. Ayant fait ce constat, notre financier, a laissé tomber son boulot, pour pousser scientifiquement, le bien fondé de son observation…
C’est un polytechnicien ou quoi ?
Parce que, passer de la finance à la recherche scientifique…
Gagné ! Mais le plus important n’est pas là. Le plus important, c’est qu’avec l’équipe du service de médecine hyperbare, ils sont en train de démontrer que, face à d’autres activités, la plongée semble prendre le dessus en matière…
… de décompression ?
Joli jeu de mots, Hon’Sépa… En quelque sorte, oui. Lors d’une première expérimentation menée sur deux groupes distincts, ayant atteint un niveau de stress conséquent dans le travail, le premier, destiné à la plongée, a eu de meilleurs résultats en terme d’efficacité sur la gestion du stress, que le second qui pratiquait le kayak.
Ben, nos victimes d’attentat, dans tout ça ?
Nous sommes en fin 2015. Une deuxième expérimentation devait avoir lieu avec des militaires, rentrés des opérations extérieures ou quelque chose d’approchant, je ne sais plus très bien. Toujours est-il que, vous n’êtes pas sans vous rappeler que les attentats de Paris remontent au 13 novembre de cette année 2015. Le chef du service médical hyperbare fait un constat, qu’il rapporte ainsi, je cite : « De nombreuses personnes souffraient du syndrome de stress post-traumatique avec une hypervigilance permanente, des problèmes de sommeil, de gestion du stress dans une foule ». Il n’en fallait pas plus, pour que la décision soit prise…
Manu militari !
Non, mais je cauchemarde !!! Je termine : à nouveau deux groupes. Cette fois, tout ce petit monde part en Guadeloupe, magnifique lieu pour la plongée et intéressant par le fait d’avoir trouvé un plongeur spécialiste des techniques de relaxation sur place. Les conclusions définitives ne pourront être tirées qu’à l’horizon mi-2018, mais les premiers résultats de ces tests semblent indiqués que la plongée tient sérieusement la corde.
Il y a un point qui m’interpelle, c’est qu’actuellement, on voit très bien, qu’au-delà d’un simple effet de mode, le sport entre de plus en plus dans « les outils », si j’ose dire, des toubibs, comme un médicament de premier plan, face au maintien d’une bonne santé et comme prévention à certaines pathologies…
La Sécu n’est pas en retard sur le sujet, non plus !
Exact. Et, il me semble qu’effectivement, les victimes d’attentats et, plus largement, de certains types de réalisations de Risque Majeur, ont une nouvelle ouverture, dans le traitement de leur « après ».
Une note encourageante et apaisante, dans ces douloureux moments…