L’Amérique connaît un gros traumatisme, avec ses fusillades à répétition…
Dix huit, depuis le début de l’année. Une, toutes les soixante heures.
Mais, que se passe-t-il ?
Des gamins pris dans la spirale de la violence, de la vengeance, de l’inconséquence, de l’incohérence et du virtuel réunis.
Un piège psychologique.
Pas que !
Quoi d’autre ?
Un démantèlement des notions de ce qui constitue le basique de la relation humaine : l’acceptation de l’autre avec ses pertinences et impertinences.
Pas clair votre truc…
Chacun a sa vision en propre, de ce qu’il est, de ce qu’il observe, de ce qu’il considère, de ce qu’il discerne. Il se voit, il voit, il perçoit, il reçoit. Il interprète. Grossièrement, il classe ce qui, pour lui, est bien, ce qui est mal. A ceci près, que ces notions du bien et du mal, peuvent être déviées de leur vérité, par des éléments extérieurs que se sont créés nos sociétés, au fil du temps, à savoir les inventions diverses et variées venues de la création, qu’elle passe par la parole, la littérature, plus près de nous, l’audiovisuel, aujourd’hui, l’internet.
Vous voulez dire que, par le langage, l’écriture, l’image, le son, l’Homme s’est inventé des agents destructeurs, aux yeux de certains ?
Oui. Un groupe va n’avoir aucun problème à compartimenter de la bonne façon – celle qui est logique, pragmatique, raisonnée, celle dont nous dirons qu’elle a du sens commun – la réception d’un message quel qu’il soit. Par contre, vous aurez toujours un individu qui, de lui-même, trouvera logique, pragmatique, raisonné, de donner une interprétation différente, à ce que l’ensemble aura entériné.
Vous me faîtes penser à ce qu’est le développement d’une cellule cancéreuse…
La comparaison tient.
Vu de cette façon, ça peut vouloir dire qu’il faut allumer des contre-feux, rechercher des auto bloquants.
Oui, sauf que toute la difficulté est de repérer la cellule déviante, l’individu qui sort du contexte.
Et c’est ce qui explique ces combats que nos sociétés doivent mener pour contraindre, ici, des élèves sortis de ce qu’était leur univers scolaire, là, des éléments plongés dans l’islamisme radical, ailleurs, plus simplement, les individualités qui composent la délinquance au quotidien…
Un travail de fourmi, pourrait-on dire.
Je vois, le jeu du gendarme et du voleur reste d’actualité…