On l’appelle la Grande Guerre. Durée : un peu plus de 4 années. Nombre de morts : 18,6 millions. Armistice : signature entre 5h12 et 5h20 le 11 novembre, application sur le terrain : 11h… Les chiffres sont d’un froid, autant qu’ils font froid dans le dos.
Le plus grand Risque Majeur qui ait existé, sans aucun doute…
C’est totalement hors normes. Faut-il considéré cet événement comme tel ?
Mais certainement : vous retrouvez ici, les composantes du Risque Majeur : jusqu’au 1er septembre 1914, vous étiez dans le non-événement qui devient soudainement événement ce jour même, qui fait un nombre inimaginable de victimes, qui a des répercussions économiques désastreuses et qui transforme la géographie d’une partie de l’Europe.
C’est vrai, toutefois, ce qui me frappe, en particulier, c’est que, sur les êtres, vous avez une relation étroite entre les effets physiques et psychologiques de cette guerre et, les conséquences liées à la réalisation d’un événement d’ordre naturel ou technologique. Par exemple, les reportages, hier, sur la commémoration des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis m’ont marqué, sur ce point. Quand vous écoutez les témoignages des victimes, vous ne pouvez qu’imaginer, avec la plus grande sincérité, ce qu’ont pu être les lendemains de guerre des combattants et des populations civiles. Du silence, de l’arrêt sur image de l’après-coup à l’hébètement, au doute de la remise en question, il me semble que la difficulté de vivre est intense, vous ne pensez pas ?
Ceux qui ne l’ont pas vécu ne savent pas, parce qu’ils ne peuvent pas savoir. Nous en sommes, mes amis. Aussi, nous est-il impossible d’en dire beaucoup plus…
Ayons le plus grand respect pour les victimes d’aujourd’hui et entretenons la mémoire de nos aînés. Le temps est ainsi fait, qu’au bout du compte, tout peut interférer, se mélanger, risquant de créer une confusion. Les événements se superposent, l’un cachant l’autre puis l’autre cachant l’un, à tour de rôle. Mais, la force de la mémoire fait que rien ne se perd. L’oubli n’existe pas. De génération en génération, ces événements vivent et vivront, comme témoins, pour éviter de revenir, en boucle, au pire.
La confiance en l’Homme ?
Du moins, l’espérance, en l’Homme…