Jusqu’où vont-ils aller ? Là, est la question.
Ils ne le savent pas eux-mêmes, alors comment le saurions-nous ?
C’est pourtant simple : ils – les gilets jaunes – veulent détricoter ce que, depuis 18 mois, le Président a tricoté, à savoir moins de taxes sur le travail, plus de taxes pour booster la transformation écologique. C’est la fameuse étape de transition qui entraine tout sur son passage, bien au-delà des seules taxes qui ne sont qu’un cristallisateur. Nous assistons, de fait, à quelque chose de plus profond avec une demande de changement des comportements, des habitudes, des mentalités, des états d’esprit, des façons d’être, de faire, etc. C’est un choc violent.
Mais, dîtes-moi, à propos de choc violent, quand on y regarde bien, ce n’est pas les demandes des gilets qui ont poussé le gouvernement au moratoire, puis à l’abandon des taxes. C’est bien la violence avec laquelle, eux et les casseurs professionnels, ont mis Paris beaucoup à feu et un peu à sang. Du moins, le quartier de l’Étoile. Ce qui signifie, à mon sens, qu’on assiste à la victoire des pressions de la démagogie et de l’anarchie, donc des populismes, que l’État cède à la rue, ce qui, entre parenthèses, est en totale opposition à la pensée macronienne…
Ce qui est surtout la démonstration que nous sommes dans la continuité de l’impossibilité de la France à pouvoir se réformer en profondeur. On croirait que les français sont un peuple d’assistés, incapable de donner avant de recevoir…
C’est à dire ?
C’est à dire qu’il y a des attentes et qu’en face, il doit y avoir une caisse. Pleine si possible, pour répondre aux attentes. Et qu’avant de pouvoir distribuer et partager, il faut savoir donner. Pour remplir la caisse. En clair, réussissons en économie et nous pourrons alors, faire du social. Et non l’inverse. Or, c’est ce que nous avons fait jusqu’à maintenant. Comme l’économie ne permettait pas de faire suffisamment de social, afin d’y parvenir coûte que coûte, nous avons fait exploser la dette qui n’a cessée d’être exponentielle, tout au long de ces 40 dernières années. Alors, évidemment, à un moment, il fallait que le processus s’arrête. Et nous y sommes. Et ça fait très mal. Et les plus mal lotis se révoltent. Et ils exigent le beurre et l’argent du beurre. Et tout bascule. Et ça devient un grand n’importe quoi, que personne ne peut plus maîtriser. Et c’est le plongeon dans le grand inconnu…
Sauf que, le moment arrive, où les français se désolidarisent de ceux qui revendiquent « être le peuple », à eux seuls. Ils étaient plus de 80%, au départ, à soutenir les gilets jaunes. Ils sont maintenant, 71%. Le jour où l’opinion se lassera de leur « non à tout », les gens jaunes ou pas, reprendront leurs activités, ceux qui souffraient le plus retrouveront leur souffrance, mais peut-être atténuée, parce qu’entre temps, le gouvernement aura compris qu’il vaut mieux choisir la méthode douce, plutôt que la marche forcée.
Alors, c’est d’abord un souci de communication ? Plus d’explications, plus d’échanges, plus de démonstrations…
Oui, mais aussi, de bonnes idées, de bons choix, de bonnes décisions et de vraies concertations. De la lumière ! Non pas, les uns contre les autres, mais les uns avec les autres…
Là, c’est pas pour demain !
Il faut bien commencer un jour. Alors, pourquoi pas aujourd’hui ?