Imaginez : une petite route de moyenne, très moyenne montagne (100 m de dénivelé sur 2,5 km. Pas trop méchant !). Vous l’attaquez à pied, tranquille. Beau temps, le Mistral tourne autour des 80 ou 90 km/h, l’air est vif. Vous êtes bien…
Et alors ?
Vous avancez, la nature est belle, accueillante, l’horizon lointain, dégagé…
Et alors ?
Vous profitez du moment…
Oui, bon, et alors ?
Ben, et alors, sur cette route fréquentée par une voiture toutes les trois heures, un vélo tous les six jours…
Et pas de promeneur ?
Si, bien sûr, un promeneur et son chien, un joggeur et son chrono le week-end, des chasseurs, en période de chasse, sinon, personne ou presque… C’est la raison pour laquelle, j’y vais régulièrement, en semaine, le matin et là, j’ai craqué. C’était la bouteille brisée de trop ! Sur la route, bien étalés, des débris de verre. Sur les côtés un, puis deux gobelets de carton avec leur paille bloquée par un couvercle. Vous savez, ces maxi trucs, inventés par la restauration rapide…
Vous avez fait le ménage ?
Bien sûr ! Le lendemain, j’ai pris un sac. Sur place, la scène n’avait pas bougé. J’ai empilé le verre avec les cartons et plastics divers… et j’ai continué ma marche. Au fur et à mesure, rien qu’aux abords de la route, j’ai trouvé deux canettes de bière aplaties au passage des voitures, des papiers divers, des mouchoirs en papier, une petite bouteille d’eau pratiquement pleine, un paquet de cigarettes, vide… Et je ne parle pas des mégots ! Bref, en moins d’un kilomètre, mon sac était plus que plein…
Conclusion ?
Malgré, tout ce que l’on peut dire et entendre sur le respect dû à nos espaces de vie, dû à nous-mêmes, à l’individu, au-delà de cette simple logique du seul respect, il y a toujours et il y en aura encore longtemps, des salopards qui se croiront, même pas au dessus des lois, mais au dessus de tout acte de conscience…
Il y a du travail à faire, on le sait. Passer derrière les salopards, comme vous dîtes, pour effectuer le ramassage, ne sera pas une honte, mais c’est frustrant. Pris sur le fait, signaler à l’autre que son geste, ce serait mieux qu’il évite, serait idéal. Mais le jeu est dangereux, on ne sait jamais sur qui on tombe. Les plus nombreux comprendront très bien, quand un autre voudra vous taper dessus…
Peut-être même, pire !
Oui, c’est malheureusement vrai. Reste à faire passer le message, encore et encore… Alors, petit à petit, chacun finira par adopter la bonne façon de faire. Il faudra du temps, beaucoup de temps. Le temps aussi, pour les émetteurs de plastics, cartons, papiers, produits divers, de pousser toujours les solutions techniques nécessaires, vers moins de production, parfois inutile.
On va bien finir par y arriver !