Il y a peu, nous parlions du permafrost. J’aimerais revenir sur le sujet…
Rien ne nous laisse de glace, mon cher Jefékoa !
Je viens de prendre connaissance d’une info, selon laquelle Saint-Gervais, en Haute-Savoie, serait de nouveau menacée par le glacier Tête Rousse…
Et pourquoi « de nouveau » ?
En 1892, 175 personnes étaient mortes, après qu’une poche d’eau souterraine de 80 000 m3 se soit ouverte et ait déversé sur le village – à l’époque – des volumes d’eau hors normes, entraînant arbres, rochers et blocs de glace sur son passage…
Ce qui veut dire que quelque chose d’identique se prépare, 127 ans plus tard ?
Pas forcément cette année, mais dans un futur pas si lointain, c’est plausible. Deux poches ont été repérées par des chercheurs du CNRS (Centre National de Recherche Scientifique) – 30 000 et 40 000 m3 – et sont sous surveillance, avec des experts du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières). Tête Rousse est à 3200 m, Saint-Gervais à 800 m, avec un domaine skiable atteignant 2353 m… C’est proche…
Il est plutôt rassurant que de tels organismes soient sur l’affaire, mais tout de même !
Ce qui inquiète particulièrement le maire de la ville et les spécialistes, c’est que la poche en amont, contiendrait un volume d’eau supérieur de 40% à la quantité évaluée en 2015…
Mais, que fait la Police ?
Encore un sursaut d’intelligence de Gipeurien !!! La Police, rien. Elle a assez à faire ailleurs, si vous voyez ce que je veux dire ! Par contre, des travaux de pompage avaient eu lieu dés 2010 sur une poche située à 74 m, sous le glacier et qui contenait de l’ordre de 70 000 m3. Depuis, d’autres cavités ont été pompées et la surveillance est constante…
Ce que je ne comprends pas, sous tout glacier, il doit bien exister des poches identiques et la menace n’est pas aussi forte ?
Le problème posé est un problème d’évacuation naturelle qui se produit dans la plupart des cas. Or, ici, les poches sont totalement étanches ce qui, à terme, peut amener l’eau à faire travailler le glacier, à le soulever jusqu’à le faire exploser…
Le principe de la cocotte-minute…
Vous n’allez pas maintenant vous mettre à effrayer les millions de possesseurs d’une cocotte-minute, tout de même ! Non, mais, c’est pas vrai…
Je peux partir, si vous voulez…
Holla, du calme, vous deux ! L’image est forte, mais on peut la retenir, si ce n’est que le scénario n’est pas si noir, si l’on considère le système d’alerte en place. Chacun connaît les outils, à savoir sirènes, alarmes, plan d’évacuation…
Et les touristes ?
Bonne question… Je suppose qu’ils sont aussi parfaitement informés… En tout cas, j’espère !
À ma connaissance, tout n’est pas aussi simple, parce qu’en 2016, le système d’alerte a été remis en cause, au profit d’une technique que j’appellerai « système péniche », célèbre bateau à fond plat, s’il en est. En fait, l’idée est de réaliser des plages de dépôt, chacune constituée d’un fond plan, où l’eau, arrivant en ayant perdu de la vitesse, déposerait naturellement, les matériaux qu’elle entraînerait…
Ça semble une bonne idée, non ?
Oui, simplement, on se heurte toujours au même problème…
Ne dîtes rien : le financement !
Je sais que je vais encore vous faire bondir Hon’Sépa, mais ne dit-on pas, parfois, qu’un glacier est une cathédrale ? Si vous voyez ce que je veux dire…