Je cite : « Vous êtes mon employé, Monsieur le Président ! ». Rien que ça. Et, le tout dit avec politesse, c’est à souligner, parce que phénomène en voie de disparition…
Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
Écoutez, je ne sais pas où, mais nous y allons tout droit. La dérive citoyenne de certains, soudainement apparue dans le Pays depuis bientôt deux ans, tourne au virage à 180° sur l’autoroute de l’hystérie en bande désorganisée, du délire individuel et de l’abandon total du terrain des valeurs !
Je me trompe ou ça sent une allusion aux gilets jaunes ?
Les faits : 14 juillet dernier, jour de Fête Nationale – la petite note symbolique ! – dans l’après-midi, quelques pas dans le jardin des Tuileries pour le Président et Madame. Moment de détente qui tourne à l’accrochage avec un groupe de Yellow jackets qui passait par là. Alors, vous le savez, comme ils ont décidé qu’ils étaient le peuple à eux seuls, en tant que peuple souverain donc, décisionnaire, ils interpellent le Président de la République, pour le traiter – c’est ma traduction – en laquais…
Ça se veut quelque peu monarchique, cette façon de faire…
Il est vrai que l’incident est remarquable dans l’anecdotique et, à ce titre, pourrait rester dans la boîte des infos à sensation qui n’en sont pas. Sauf que le mal est profond, que le contenu est, à mes yeux, porteur de sentiments et de ressentis contradictoires. Un patchwork de haine, de violence à peine voilée, d’un irrespect de haut niveau et dans le même temps, des va et vient de souffrance, d’errance, voire de désespoir qui sont autant de tiraillements, brassés dans la difficulté du quotidien, la peur du lendemain et l’exaspération devant la sensation de blocage d’une situation, en tout cas, perçue comme tel. On a clairement le sentiment que ces gens sont livrés à eux-mêmes, entraînés dans un tourbillon de n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment. Et comme la distribution réunit les malheureux, les paumés et les irascibles, tous rassemblés sur les thèmes de la pauvreté, de la révolution ou plus simplement, de la seule difficulté à s’en sortir, vous assistez régulièrement à un spectacle non-stop de parcours chahutés, bousculés, secoués par la vie…
La misère, la peine, l’isolement…
Le besoin, l’envie, la jalousie…
Et pour le dire : l’expression, l’éclat.
Finalement, le cauchemar, le rêve…