Oui, chaud, très chaud, si cela continue de cette façon. Vous, je ne sais pas, mais j’ai comme une impression désagréable de tourner en rond. Je m’aperçois qu’en avril dernier, nous avons déjà évoqué le réchauffement climatique. Bien sûr, dire et répéter n’est pas totalement inutile, au contraire, mais, tout de même, moins de six mois après, nous en reparlons. Il faut dire que j’ai noté deux chiffres – il y en a d’autres, ça ne manque pas – mais ces deux là, frappent bien l’imagination. Il y en a un, comme d’habitude, personne ne se sent concerné, tant la distance est grande entre le Bengladesh et la France. Daca/Paris 7920 km. Il n’empêche, 25 à 30 millions de personnes seront déplacées dans les 25 ans à venir, pour cause d’engloutissement des terres ! Par contre, vous n’allez pas vous sentir à l’aise… Parlons France. SI je vous dis 17 millions de français concernés. Ca va peut-être vous interpeller. Et, si je vous dis 17 millions de français, habitent, vivent, dans des zones inondables. Ca vous fait quoi…. Mais, où allez-vous ? Attendez, c’est bien de vérifier maintenant si vous êtes pieds dans l’eau potentiel ou pas, mais vous vous êtes renseigné avant de vous installer. Ah, on ne vous a pas dit. Bon Dieu… mais c’est… bien sûr, comme disait si bien notre ami le Commissaire Bourrel !!! Nous sommes tous pareils. Ca n’était pas cher, l’affaire valait le coup, ben oui, puis ça ne date pas d’hier, les obligations en la matière, n’étaient pas légion. Oh, et puis, une inondation, il n’y en a pas non plus tous les jours. On avisera le moment venu…
Il est là, le moment. En 2050, demain, si on ne fait rien, la planète se réchauffe de l’ordre de quatre degrés. Ce n’est pas vivable. Si on fait, deux degrés. C’est vivable, mais de quelle façon . Au fait, dites-moi, ça fait combien d’années que, chaque année, on nous dit : «si on ne fait rien…». Eh bien on n’a pas fait, en tout cas pas suffisamment. Maintenant, ça nous chauffe, pour de bon, aux fesses. Pardonnez l’expression, elle est réaliste.
Bien sûr, certains s’accrocheront au fait d’apprendre que le trou de la couche d’ozone s’est réduit. Sauf que le protocole de Montréal de 1987 en est à l’origine, soit 27 ans en arrière. Le point positif, c’est que nombre d’Etats sur la planète ont su prendre les dispositions nécessaires pour aller dans le bon sens. Mais, aujourd’hui, les intérêts des pays riches et des pays émergents, ne sont pas du tout les mêmes. A l’époque, qui entendait réellement la Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres ? Or, si l’on veut prolonger ou relancer le processus, il y a lieu de prendre des décisions rapides. Paris semble ambitieux pour l’année prochaine, lors de la conférence sur le climat qui s’y tiendra. Bon… Les optimistes, au boulot !
Et puis tout se mélange. Le rapport Climat/Météo, par exemple. Les français râlent, histoire de ne pas perdre la main août 2014 a été pourri. Où est le réchauffement climatique ? Réponse : au niveau mondial, août 2014 est le mois d’août le plus chaud, jamais enregistré. Confusion des genres entraîne confusion dans les esprits. Résultat, on fera des efforts, le jour où, tel quelques journées fameuses de 2003, on aura une bonne canicule, sachant qu’il faudra fort justement rappeler la définition de la canicule.
Sans compter que les décisions ou indécisions des Etats, jouent sur la précarité énergétique de nombre de populations, dans le monde. Si vous avez moins de morts de froid en Sibérie, maintenant, en France, 8 millions de personnes sont soumises au diktat de la précarité énergétique. Alors, entre les inondés potentiels ou déjà touchés par une montée des eaux, d’une part et les mal chauffés, plus simplement les éclairés à la bougie (il y en a), les privés du moindre confort et autres oubliés de la modernité, d’autre part, ça veut dire que le risque naturel et le risque technologique, rien qu’à travers ces deux exemples, sont bien présents dans notre Métropole, ne serait-ce que cela. Que la pensée populaire s’obstine à laisser croire que le pays est à l’abri du Risque Majeur, voilà de quoi réfléchir. Faisons en sorte de faire prendre conscience à la pensée personnelle de s’imprégner du contraire.
Bernard Sautet
Octobre 2014