Il y a lieu de rester au plus près du pragmatisme. Nous pouvons rencontrer, non pas un, mais plusieurs schémas possibles de Risque Majeur, selon la forme qu’il présente, selon son avancée, selon son traitement. Il faut en tenir compte, puisque ce que nous allons avoir à faire dépend, en grande partie, de la « composition » de notre Risque Majeur. Il faut bien comprendre – et retenir – que, plus on possède d’informations sur lui, mieux on le connaîtra, mieux on l’abordera, plus on saura nous comporter vis à vis de lui, quel que soit son « train de vie ». Ce qui veut dire que l’on saura s’il est riche ou pauvre en énergie, s’il a de gros moyens de destruction, s’il est discret ou m’as-tu vu, s’il est du genre prolixe ou avare de ses données, où il est implanté, quelles populations il veut approcher, qui il côtoie etc…
Pour un type de Risque Majeur défini, nous allons devoir savoir s’il possède une origine naturelle ou humaine, si sa Réalisation de Risque (son coup) possible, peut l’être de façon potentielle (tout à fait envisageable), concevable (à étudier donc envisageable), aléatoire (à considérer, mais peu probable), s’il est – ou peut être – positionné en zone rurale ou/et industrielle ou/et en ville, si la population concernée est composée de décideurs en matière de prise de responsabilités et de sécurité, d’exécutants mais aussi, bien naturellement et en grande majorité, de personnes simplement présentes sur le site. C’est lorsque l’on sera parfaitement informé par les personnels en charge du Risque Majeur et par la Communication émise, que l’on pourra déterminer, vérifier, comprendre et intégrer ce que devra être notre comportement.
Alors, quels peuvent être les formats de situations que l’on peut être amené à croiser ?
Le premier format, si la TYPOLOGIE DU RISQUE est Naturelle, nous aurons une ORIGINE DU RISQUE obligatoirement Naturelle. Nous serons en FAISABILITÉ DE L’ÉVÉNEMENT soit Potentielle, soit Concevable, soit Aléatoire.
Nous aurons à traiter, une après l’autre, chaque ÉTAPE DE L’ÉVÉNEMENT. Nous ferons en sorte d’appliquer ce que nous aurons appris – et retenu – d’abord en phase du Risque, puis en phase de Coup/contrecoup, s’ils se présentent et, enfin, en phase d’Après-coup, tout cela, si nécessaire car il faut savoir que, le plus souvent, nous resterons uniquement en phase de Risque, rappelons-le ! Et heureusement…
A chaque fois, nous aurons à agir en ZONE DU RISQUE Rurale, Industrielle ou Citadine ou deux sur les trois ou les trois à la fois.
De cette manière, au travers des stades de Prévention, d’Accompagnement ou d’Apaisement, nous suivrons régulièrement la PROGRESSION DANS L’ÉVÉNEMENT selon les phases imposées par notre Risque Majeur. Enfin, sachons que nous appartiendrons, selon notre profil, à une TYPOLOGIE DE CIBLE – Décideur, Acteur, Receveur – qui nous invitera à suivre telle ou telle recommandation qui pourrait nous être donnée.
Le deuxième format, s’il se présente avec une TYPOLOGIE DE RISQUE Technologique, nous obligera à constater que l’ORIGINE DU RISQUE sera le plus souvent Humaine. Parfois elle sera Naturelle avec, par exemple, des orages ou tempêtes susceptibles de déclencher des effets technologiques.
Ici aussi, la FAISABILITÉ DE L’ÉVÉNEMENT sera Potentielle, Concevable, ou Aléatoire. L’ÉTAPE DE L’ÉVÉNEMENT restera le Risque, les Coup/contrecoup, l’Après-coup. La ZONE DU RISQUE sera toujours Rurale, Industrielle, Citadine. Nous aurons toujours à suivre une PROGRESSION DANS L’ÉVÉNEMENT dépendante de l’ETAPE avec la Prévention, l’Accompagnement, l’Apaisement et, enfin, sera constituée notre TYPOLOGIE DE CIBLE, avec les Décideur, Acteur, Receveur et nous serons l’un d’eux.
Le troisième format se divise en deux approches :
1 En ce qui concerne la TYPOLOGIE DU RISQUE Accidentel, son ORIGINE sera bien évidemment, Humaine ou Naturelle, avec cette fois-ci une FAISABILITÉ DE L’ÉVÉNEMENT uniquement Concevable ou Aléatoire, dans la mesure où le Potentiel est totalement envisageable, donc, à priori, envisagé. On peut, en effet, imaginer que l’aspect de « prévisibilité » est tellement fort, qu’il aura été décidé, en amont, de traiter ce Risque, au maximum du possible (en prévenant au plus haut niveau, un phénomène de réalisation, voire en l’éradiquant, ce qui annule la source), sachant toutefois, rappelons-le une fois encore, que le Risque Zéro, n’est qu’une illusion. C’est dans cette réflexion que la prudence nous guidera alors très logiquement vers la seconde estimation, le Concevable, voire la troisième.
Evidemment, L’ÉTAPE DE L’ÉVÉNEMENT Risque, Coup/contrecoup, Après-coup, reste d’actualité, la ZONE DU RISQUE Rurale, Industrielle, Citadine, aussi, tout comme la notion de PROGRESSION DANS L’ÉVÉNEMENT, Prévention, Accompagnement, Apaisement et la TYPOLOGIE DE LA CIBLE Décideur, Acteur, Receveur, dans les conditions énoncées précédemment
2 La TYPOLOGIE DU RISQUE Volontaire, vous l’aurez pressenti, ne peut qu’être le fait d’une ORIGINE DU RISQUE de forme Humaine, puisque nous traitons spécifiquement sous ce terme, de l’attentat, mais aussi, plus largement, de tout type d’agression – le mot est faible – visant à détruire. Une attaque organisée, un coup de folie, un suicide visant en même temps qu’une destruction personnelle, une destruction massive organisée, sont des formes d’action volontaire, malheureusement, actuellement, à l’ordre du jour.
Dans ce cas, la FAISABILITÉ DE L’ÉVÉNEMENT ne sera, là aussi, que Concevable, voire Aléatoire. Quand on possède des informations sûres en amont, on intervient en amont, ce qui exclut la notion même de Potentiel.
Pour le reste, l’ÉTAPE DE L’ÉVÉNEMENT Risque, Coup/contrecoup, Après-coup, la ZONE DU RISQUE, Rurale (même si elle est nettement moins en ligne de portée), Industrielle, Citadine, la PROGRESSION DANS L’ÉVÉNEMENT, Prévention, Accompagnement, Apaisement, la TYPOLOGIE DE LA CIBLE, Décideur, Acteur, Receveur, demeurent, les uns après les autres, les points clé à respecter ou non, suivant l’évolution même du Risque Majeur incriminé.
Quelle action doit entamer un individu pour faire face, au mieux, à une Situation à Risque donnée ?
Trois mots clé dans cette question : action, individu, situation. Vous l’aurez remarqué, l’individu se place au centre du triptyque. Il s’agit donc, en priorité, de fournir une réponse – tout ou partie – à une personne confrontée ou en possibilité d’être confrontée à une situation qui se présente ou est susceptible de se présenter. Nous allons devoir nous situer, soit dans le temps, soit géographiquement, afin de définir notre phase de proximité au Risque.
Dans le temps (quel délai – mois, ans, + – nous sépare d’une Réalisation de Risque annoncée ?), si le Risque est en évolution :
a. d’immédiateté > nous nous trouvons en période de faisabilité potentielle,
b. de possibilité > nous nous trouvons en période de faisabilité concevable,
c. d’improbabilité > nous nous trouvons en période de faisabilité aléatoire.
Géographiquement (le Risque est positionné à quelle distance et quel est – en terme de distance toujours – sa puissance destructrice envisageable ?) si le Risque est
a. proche > nous nous trouvons en position de faisabilité potentielle,
b. éloigné, mais…> nous nous trouvons en position de faisabilité concevable,
c. suffisamment éloigné > nous nous trouvons en position de faisabilité aléatoire.
Dans les deux cas, quel que soit le positionnement du curseur dans l’évolution du Risque, c’est à chacun de fixer sa position face au Risque > devant tel Risque, j’estime être positionné
1/ en proximité,
2/ en distance raisonnable,
3/ en éloignement suffisant.
C’est à partir de ce positionnement que l’on pourra travailler sur son propre comportement, immédiat et futur, devant le Risque.