La période des vacances est propice, non seulement au repos, mais également à la réflexion, à la remise en forme autant qu’à la remise en cause, à la prise de bonnes résolutions comme à la prise de tête, à l’envie de plaire comme à l’envie de fuir. Elle est toutefois, globalement et heureusement, période de relaxation et indéniablement, période de relâchement .
Le Risque quant à lui, il ne faut surtout pas compter dessus comme exemple de repos. Ce n’est pas parce que vous serez en vacances, qu’il va se reposer. Bien sûr – et c’est humain – il existe des moments de vie, durant lesquels on peut avoir tendance à oublier que, si nous connaissons un temps de détente, de disponibilité, de laisser aller, tout ne devient pas, pour autant, rêve et que nous ne sommes pas à l’abri de toute réalité. Si, en la matière, il existe un changement, c’est nous, en tant qu’individu qui changeons – de mode de fonctionnement, d’habitudes, de repères – ce n’est pas notre environnement structurel. Nous abandonnons, momentanément, un type de fonctionnement, un lieu, mais c’est pour mieux y revenir. Si nous avons admis, un jour, que le Risque Majeur fait partie de notre quotidien, c’est un des éléments sur lesquels nous ne devons pas baisser la garde. Nous restons prudents le temps du voyage, nous le restons le temps du séjour, nous le sommes vis à vis des nôtres et nous avons à développer et conserver une vigilance nécessaire vis à vis de ce milieu, d’abord nouveau, puis familier, qui nous accueille et, un temps, nous entoure.
Ce milieu, nous aurons fait sa connaissance. Cela aura commencé lors de la préparation du séjour, en récoltant un nombre suffisant d’informations sur le type de Risque Majeur présent à l’endroit où nous posons nos valises. Cela aura continué en discutant avec les uns, en interrogeant les autres, sur place. Il ne s’agit pas de vivre en constante liaison avec la psychose, il s’agit seulement de se mettre en situation, tout comme on se met en situation en apprenant à connaître où se trouvent les commerçants, où se situe l’Office de Tourisme, où on tire de l’argent au DAB le plus proche. Nous aurons franchi un grand pas, le jour où nous aurons décidé et réussi à intégrer la notion d’omniprésence du Risque Majeur comme partie prenante possible dans notre vie. Où que nous nous trouvions.
Quelques clics sur internet : le lieu, le type de Risque connu, les recommandations principales… Renseignements pris auprès de la Préfecture, d’une mairie, d’une association locale. Et puis, deux/trois coups de fil : contact personnel, service public, gendarmerie… de façon à se faire une idée, à se rassurer, à être prêt, toujours. Ce type de démarche peut paraître comme étant superficielle, voire inutile. Simplement, il faut se dire que, lorsque l’on arrive à un endroit que l’on connaît peu ou mal ou pas, autant s’assurer une couverture de préparation morale et de connaissance technique, même globale, du Risque – lorsqu’il est connu, bien sûr ! – de façon à ne pas se laisser prendre par surprise au cas où il entamerait sa réalisation. Façon de se prémunir.
Bernard Sautet
Juillet 2012