Non, mais, rendez-vous compte : dimanche de Pâques, j’étais à la messe et…
Un bon catholique, notre ami Hon’Sépa, très bien !
Ne soyez pas fielleux, Gipeurien. De nos jours, il n’est pas simple, ni courant d’affirmer sa foi… Pratiquer, peut même s’avérer, parfois, extrêmement dangereux…
Eh, bien, justement. En plein milieu de l’office, une réflexion m’est venue, qui ne m’a plus lâché depuis. J’étais dans une cathédrale. Petite ville, 6500 ha., proche de chez moi. Comble, pleine à craquer !
Vous faîtes bien de le faire remarquer, chaque dimanche aimerait en dire autant, dans toutes les églises de France !
J’y étais entré avec mon épouse, tout à la préparation de ma participation à cet événement annuel, important spirituellement parlant. Or, peu avant le sermon, au moment où j’étais aux prises avec quelques expressions latines, plus ou moins bien dîtes par les uns et les autres dont je suis, telle une comète, une pensée m’a traversé l’esprit : et, si, là, sous cette nef majestueuse, en pleine prière, venu de quelque part, un salopard venait à se faire exploser, au cri du trop mal employé Allahou Akbar. Alors que nous nous trouverions en relation avec notre Dieu, finalement, en train de dire la même chose, dans notre langue…
Le vôtre qui est le sien, celui de tout croyant… Il est le même pour tous !
Absolument. Mais, ce que je voulais dire, c’est que je me suis tout à coup senti comme désemparé. Limite en panique, car je n’ai envisagé la chose, qu’après avoir pénétré dans le lieu. De plus, malgré la mobilisation gouvernementale de forces de l’ordre ce jour-là, sur tout le territoire national, je n’avais aperçu aucun képi, aucun uniforme ou aucun autre observateur, parfois repérable, à proximité du bâtiment. Oh, bien sûr, vous êtes dans la maison de Dieu, en sa présence. Vous le priez, le moment est prenant et fort en terme d’apaisement possible. Mais, sur un plan purement pragmatique, que pouvez-vous envisager, sinon le pire ?
Tout dépend où se situe l’individu et de votre place dans l’espace.
Certes, j’étais proche d’un pilier, mais au-delà de cette réflexion, a priori, rassurante pour soi, vous pensez aux autres. Ces enfants, ces femmes et hommes, eux-mêmes, certainement à mille lieux de cette idée et heureusement…
Cela dit, que faire ? Vous n’allez pas, en prévision, vous cacher, justement, derrière un pilier, un confessionnal aussi robuste soit-il ou vous rapprocher de l’autel et passer derrière ou vous allonger au beau milieu du choeur ou encore sortir en expliquant rapidement à chacun, pourquoi, vous sortez !
Et pourtant, c’est bien ce qu’il faudrait faire ! Il est vrai que l’organisation de fouilles à l’entrée, que l’observation des entrants par des comportementalistes, spécialistes de l’attitude, voire une lecture vidéo, permettraient au moins de tranquilliser les participants…
Toujours est-il qu’à partir de là, je me suis quelque peu déconcentré dans mon acte spirituel !
Le Pardon reconnaîtra ses oies !