La Terre possède un coeur, des artères, des poumons.
Vous nous expliquez ?
Son coeur, ce sont les glaciers, ses artères sont les cours d’eau, les poumons, ce sont les forêts… Une image, dessinée par Valérie Cabanes, juriste.
D’accord. Et comment doit-on interpréter l’image ?
Les glaciers constituent 60 % des réserves d’eau douce qui, elle-même, ne représente que 3 % des eaux du globe. Depuis le tout début des années 60, ils ont perdu quelque chose comme 9 000 milliards de tonnes de glace. Or, 780 millions de personnes sont toujours privées d’eau potable. Si demain, les glaciers disparaissent, le coeur s’arrête…
Plus d’alimentation des rivières, donc, des fleuves. Les artères ne font plus leur boulot…
Manque d’eau, en profondeur, pour les forêts. Manque certain d’oxygène…
Sans compter, en tout cas, chez nous, que les pluies ont tendance à se raréfier où à tomber sur des sols tellement secs, qu’ils n’absorbent plus…
Les cours d’eau à sec, quelle perte ce serait ! 125 000 cours d’eau qui rayonnent sur notre territoire et qui ne viendraient plus arroser nos terres, créer des réserves ou simplement humidifier l’air, par évaporation. Regardez la sécheresse actuelle… les conséquences sur les espaces, sur les espèces, dont nous, les humains. Quant aux forêts, inutile d’épiloguer. Pas besoin d’aller jusqu’en Amazonie. Pour des raisons différentes, ce qu’il se produit dans la forêt vosgienne – ou dans d’autres, d’ailleurs – est également dramatique. 280 000 ha. Les sapins, les hêtres, les chênes… tous sont touchés, nombre d’entre eux meurent sur pied. 100.000 m3 de sapins ont séché sur la moitié sud du Haut-Rhin. Les sécheresses successives, les canicules, bientôt, à répétition, sont le signe de la mort annoncée de tant de ces grands arbres ! Le changement climatique… tout semble s’accélérer, en ce moment. Un long moment et nous n’en sommes qu’au début. Le coeur peine, les artères peinent, les poumons peinent…
La Terre peine. Et l’Homme ?
Je ne doute pas : il va se donner la peine…