Je ne suis pas certain de comprendre : comment le volcan de White Island, ou si vous préférez, Whakaari, en Nouvelle-Zélande, a-t-il pu exploser, comme il l’a fait, sans que les scientifiques n’aient rien vu venir ?
Tout de même, premier bilan, six morts, sûr et certain, huit disparus, mais d’ores et déjà considérés comme DCD, trente blessés, parfois très profondément brûlés, l’ensemble sur quarante sept personnes présentes sur place, touristes et guides confondus. Terriblement incompréhensible…
Et pourtant, il y a une explication : ce volcan est surveillé…
Ben alors, je ne compr…
Attendez ! Il l’est pour deux raisons simples : 1/ parce qu’il entre très régulièrement en éruption, je précise, de petite intensité 2/ il est très visité par les touristes. Deux raisons suffisantes, la deuxième pouvant cependant poser question, puisque rares sont les volcans en activité qui se visitent. Pour cause. Toutefois, Courrier International, Futura, National Geographic et autres journalistes ou vulcanologues ou encore, spécialistes de la Nouvelle-Zélande, l’expliquent très bien. L’ile est le sommet d’une montagne sous marine de 1600 m de hauteur, qui s’étend sur 16 km. La surveillance s’effectue, pour l’essentiel, sur la partie haute du mont, donc, celle qui est visible. Or, le cratère – deux kilomètres de diamètre, tout de même – est immédiatement accessible, situé pratiquement au niveau de la mer. D’où, cette surveillance permanente, les visites étant, elles, extrêmement et parfaitement encadrées…
Ça n’a pourtant pas suffi !
Malheureusement. Invisibles à l’oeil nu, des déformations du sol, des mouvements de la croûte terrestre, des émissions de gaz particulières, sont les signes d’une éruption, j’allais dire « anormale », non, j’emploierai plutôt le terme, « différente ». On le voit, seuls les instruments, peuvent lancer une alerte. Or, on sait plus précisément maintenant, que les 10 premières secondes suivant la formation des bulles de gaz dans la roche en fusion, sauraient déterminer le taux d’explosivité de l’éruption à venir. Là, la surprise a du être totale. Vous vous trouvez sur un site, sans recul possible. Le mélange magma, eau, saturation de la fusion des roches, pression, vont aboutir à la formation de bulles qui, compressées, vont tenter coûte que coûte, de s’échapper. Après, tout dépendra de l’amplitude de l’échappatoire, que rien à ce jour, ne peut prévoir…
J’ai lu qu’un épisode de même type avait eu lieu en 2016, durant la nuit. sans faire de victimes…
La nuit, ça aide !
Je suppose que la question va se poser, sous peu, de reprendre ou non les visites ?
Je pense que la réflexion va être longue et intense, avant de décider. Le problème est toujours le même : des touristes friands de sensations fortes, tout en pensant que, puisque les visites sont organisées, c’est que le danger est minime. Donc, une demande, en face une réponse, pas forcément folle…
Quoique !
Effectivement, mais le plus malheureux est qu’il faut que la situation extrême se présente, avant d’arrêter la démarche…
Et avant de, peut-être ou sans doute, la reprendre, pour raison économique, essentiellement ! Un jour…